Jennes Carrosserie
Boortmeerbeek (Belgique)
Un atelier de carrosserie d’avant-garde pour Jennes – Belgique
Le secteur de la réparation- collision s’oriente peu à peu vers des processus industriels. Les ateliers doivent désormais apprendre à absorber plus de volume pour assurer leur chi re d’affaires alors que les chocs sont moins nombreux et de plus faible importance. Aussi les assureurs, comme l’ensemble des donneurs d’ordres, cherchent-ils à réduire les délais d’immobilisation, tout en réclamant plus de transparence et de traçabilité des opérations. La création de nouvelles carrosseries (ou l’extension des structures exis- tantes) demande à être faite dans le respect de ces exigences.
C’est le service de création qu’a conçu la firme italienne Symach. Encore peu connue en France, la société, fondée en 2001, s’est construite autour de la technologie de robot Drytronic capable de sécher par exemple un vernis classique en moins d’une minute (voir encadré). Elle a au fil du temps élargi son domaine de compétences avec la mise au point de processus de mise en peinture comme la solution FixLine, déjà installée dans 90 ate- liers en Europe mais aussi principalement aux États-Unis. FixLine pro- pose trois procédés de réparation (FixStation, SpryTron et Kombi- Tron) selon la taille des dégâts. La promesse? Des remises en état en une journée dans 80 % des cas avec, à la base, le séchage Drytro- nic mais aussi un système de rails servant à déplacer longitudinale- ment les véhicules, à l’image d’une chaîne de fabrication automobile. Symach explique que la solution FixStation, conçue pour le spot repair, permet à un peintre de répa- rer seul entre six et huit panneaux par jour (avec une cabine) alors quetraditionnellement une même quantité de travail demande deux peintres, donc deux zones de préparation. En clair, les solutions Symach nécessitent deux fois moins de peintres et deux fois moins de cabines pour une même producti- vité. Autrement dit, un atelier qui garde le même personnel et qui opte pour les solutions Symach double sa productivité.
“Notre proposition est d’équiper un atelier qui envisage l’achat d’une deuxième cabine sans pour autant embau- cher de peintre supplémentaire” explique Jean-Claude Bartnicki, en charge du développement de Symac en France.
Étude de cas : la carrosserie belge Jennes
Pour concevoir un atelier, Symach collecte les indicateurs clés de l’activité de la carrosserie. Un logiciel se charge alors de dimensionner les besoins. Un plan industriel est préparé avec dessin et film 3D du nouveau projet. C’est ainsi qu’a été élaborée la nouvelle carrosserie centrale du groupe belge de dis- tribution automobile Jennes. L’ate- lier, de 4 600 m2, est dimensionné pour traiter jusqu’à 200 répara- tions par semaine avec deux cabines, dont une FixStation! La carrosserie, qui a ouvert ses portes en novembre 2017, emploie 43 personnes dont 30 techniciens d’atelier. Elle concentre le travail de trois anciens ateliers devenus trop petits pour absorber l’activité grandissante du distributeur, qui a investi 6 millions d’euros dans ce site construit de toutes pièces. Deux millions d’euros ont été dépensés dans l’équipement Symach. Il fau- dra dix ans pour amortir l’investis- sement dans le matériel et quinze pour rentabiliser le bâtiment aux allures de concession Volkswagen. L’édifice est écologique avec une partie de l’eau utilisée récupérée des pluies. Le chau age fait appel à la géothermie, et une partie de l’élec- tricité est délivrée par 1 000 pan- neaux solaires implantés sur le toit. Depuis sa création, l’établissement est devenu un modèle du genre, visité par 800 personnes du secteur de la carrosserie. Symach a orga- nisé et équipé du sol au plafond l’atelier (cabines, zones de prépara- tion, levage, extracteurs d’air, aspi- rateurs, éclairages…) en deux mois avec cinq de ses collaborateurs. Si le choix du fabricant a été guidé par ses équipements, qui favorisent la productivité, l’aspect écologique a aussi compté avec une limitation de la consommation de gaz appor- tée par la technologie Drytronic. “Onze minutes suffisent pour sécher un véhicule entier “, sou- ligne Jean-Claude Bartnicki.
Après dix mois d’activité, la carros- serie est encore en rodage avec “seulement” 90 entrées par semaine.
“Nous attendons le passage de l’expert de chez Symach, prévu en septembre, pour faire les derniers réglages d’optimisation” explique Rudi Jennes, dirigeant du groupe.
L’atelier Jennes travaille à 40 % avec des loueurs. Il possède une double organisation. La première se destine à la réparation tra- ditionnelle – 90 % de l’activité – avec un coût moyen facturé de 1 200 euros. La seconde est pensée pour les réparations localisées avec une facture moyenne de 200 euros. La mise en peinture de ces petites réparations s’effectue dans une cabine FixStation en trente minutes chrono!
“Nous avons accéléré notre production pour maintenir le coût moyen facturé. C’est désormais l’administratif qui nous freine” constate Rudi Jennes, qui facture aux flottes 55 euros l’heure pour un prix de revient de 40 euros. La marge reste faible. Pour faire du volume, l’atelier a intégré le réseau WonderCar, spécialiste de la carros- serie rapide, dont la promesse est de gommer une rayure en moins de deux heures.
Courtesy of Decision Atelier